La rencontre.

Comment nous sommes-nous rencontrés ?

J’ai réalisé un reportage photo pour la coutellerie où il était employé.

J’étais en Aveyron depuis quelques mois, pour le travail. J’avais donc quitté mon cher Lot. Et je me sentais un peu déracinée, face à ces paysages où l’on voyait loin, probablement trop loin pour moi.

Entre nous, pas question d’amour dans les premiers temps. Parce que j’étais en couple. J’étais en couple et surtout perdue. Perdue dans mes sentiments, dans ma vie. Je ne savais pas vers où aller, ni si je devais y aller seule ou avec quelqu’un à mes côtés.

Je faisais des heures et des heures de vélo, de randonnée, de cheval, seule. Parce que j’étais bien seule, malgré tout. Pendant ces heures, je cogitais. Sur tout, mais surtout sur ma situation actuelle. Devais-je épouser l’homme à mes côtés depuis trois ans ? Devais-je tout quitter et partir voyager ? Devais-je enfin me lancer à mon compte en tant que photographe ? Rester en Aveyron ? Tout quitter ?

J’ai pris une décision qui me semblait raisonnable. J’ai saisi l’opportunité de retourner dans mon Lot, grâce à une proposition de poste. Un poste loin du tourisme, mais proche de la communication, mon métier depuis quelques années déjà. Et je partirai en couple, avec celui que j’avais demandé en mariage. Une décision sage, donc.

Et puis l’été est arrivé. Et avec lui, les doutes se sont amplifiés. Des doutes sur mes sentiments pour ce coutelier, sur mon futur mari, sur mes choix de vie. Et surtout, des doutes sur mon bonheur. Je ne me sentais pas à ma place. Depuis toujours. Peut-être un peu à cause de la perte de maman, des années auparavant. Mais beaucoup à cause de mes décisions, toujours à côté de moi. Je ne m’étais jamais écoutée. J’avais pris des décisions raisonnables, encore et encore. J’avais plongé dans la vie active, dans la vie de couple. Sans prendre le temps de penser à moi.

Alors j’ai vécu l’été avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je savais que mes choix étaient à nouveau dictés par la raison. La raison, encore et encore. Mais pas par mes envies, mes rêves. Et puis j’ai continué à traîner avec ce coutelier. Et puis je ressentais des choses que je n’avais jamais ressenties. J’avais l’impression d’aimer pour de vrai. Comme si je sortais de ce maudit brouillard. Celui qui prenait toute la place, depuis maman. J’avais l’impression de devenir actrice et de sortir de mon rôle de spectatrice. Pas seulement à cause de l’amour. Mais également à cause de mes pleurs dans le champ de mon cheval, en pleine nuit. Seule, comme toujours.

Ces pleurs, ça a été le déclic. Je ne voulais plus être seule. Je voulais m’en sortir. Accepter ma tristesse. M’accepter, moi. Moi et mes failles. Et je ne voulais pas de cette solitude. Je voulais m’en sortir, pour la première fois de ma vie. Être Heureuse, avec un grand H. Parce que cette nuit-là, j’étais si seule que j’ai appelé une ex. Et que c’est elle qui m’a aidé à voir plus loin. Était-ce normal de trouver réconfort auprès de cette personne devenue étrangère plutôt qu’avec celui qui partageait ma vie ?

Ce jour-là, j’ai compris que je devais me battre pour m’en sortir. Me raccrocher à moi-même et puis me faire confiance. Alors j’ai pris l’été pour réfléchir, encore et encore. L’été à m’attacher à ce coutelier. L’été à me sentir tellement bien et tellement mal à la fois. Il ne s’est jamais rien passé. Je ne voulais pas. Je voulais être totalement sûre de moi. Alors j’ai attendu. J’ai réfléchi. J’ai fait du vélo à 6h du matin. Encore et encore. Je n’ai pas dormi.

Et puis est arrivée la dernière semaine aveyronnaise. J’avais préparé mon déménagement. Seule. Toujours en couple, sans vraiment l’être. À se disputer, encore et encore. À être sûre de cette fin irrémédiable. Je me sentais mal, sale. J’avais l’impression, en m’écoutant, de le trahir, lui. Et de trahir tout mon entourage. Mais je savais depuis des mois déjà que cet homme ne serait pas le mien pour toujours. Qu’il méritait une autre histoire. Une fille qui l’aimait, lui. Pour tout ce qu’il était. Et moi, je méritais de me sentir à ma place. Et surtout, je méritais que l’on m’écoute, que l’on m’entende. Pour la première fois de ma vie. Je voulais m’ouvrir et sortir de la torpeur.

Cet homme n’était pas capable de m’entendre et je le savais depuis le début. J’étais même heureuse de cela. Pas besoin de parler des cicatrices, de maman, de mes vomissements après chaque repas, de mes longues nuits à pleurer seule. Je pouvais me cacher, comme depuis toujours.

Mais je voulais m’en sortir. Enfin.

Un soir, ce coutelier m’a embrassé. Et j’ai ressenti ce que jamais je n’avais ressenti. J’ai su que c’était lui. J’ai su qu’il fallait prendre ce risque qui me semblait énorme.

Un soir, Mathieu m’a embrassé.

Un an plus tard, nous avons acheté notre maison.

Un an et demi plus tard, nous nous sommes mariés.

Et deux ans et demi plus tard, nous en sommes là.

Et je suis moi. Enfin.

Pas uniquement grâce à l’amour, mais aussi grâce à moi.

Et c’est encore plus beau.


Je suis Salomé – Hoop des Bois, photographe de l’amour.

N’hésite pas à me contacter pour tes projets tout en poésie !

☎️ 06 78 89 10 45
💌 hoopdesbois@gmail.com
🌍 https://hoopdesbois.com/couple/

Retrouve moi sur Instagram ICI


Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :
search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close